Réserver habitation Au coeur du comté

Si le Comté m’était comté ….

En 1710 le sieur Gilbert de Crapado soutient que son père était propriétaire des terres « de Voisins le Bretenneau » près de versailles et que ces terres ont été acquise par le roy de sa mère Diane Marie Angier de Lohéac de Crapado alors qu’il était mineur sans l’accord du tuteur et des parents.

Ainsi, Gilbert de Crapado a perdu ses terres et son titre vu que ces terres de « Voisins le Bretenneau près Versailles » étaient dotées d’un titre de noblesse. Il estime donc cette vente entachée d’illégalité. D’autant plus que le roi y avait fait faire avant l’achat de nombreux aménagements en termes de canaux, rigoles, étangs qui ont pour ainsi dire occupés tout l’espace.

De plus, il apparaissait que le roi n’avait pas payé cette acquisition et ce malgré les réclamations de la Dame Diane Marie Angier de Lohéac de Crapado.

D’autre part, le sieur du Lion, le père de la Dame de Crapado, fut durant 12 ans le gouverneur de la Guadeloupe sans qu’aucune rémunération lui soit versée.

Ce dernier, afin de maintenir la dignité du poste dû emprunter de l’argent et engager ses propres biens qu’il avait en France ainsi que ceux de son épouse.

A sa mort, il a laissé une créance à ses héritiers de 48 000 lt qu’ils n’ont pu assumer. Les biens furent vendus par décret. L’aspect quelque peu gênant pour Louis XIV est que le sieur Gilbert de Crapado est descendant de par son père d’un chancelier sous Saint Louis et de par sa mère d’un chevalier sous Henri III.

Pour tous ces faits, le sieur Crapado espère que le roi aura la bonté de lui accorder en comté sous le nom de Lohéac et assortie des titres, les terres et habitations qu’il possède déjà en guadeloupe afin de transmettre biens et titres à ses héritiers.

Le 7 juin 1710, le roi accède à sa demande. Les lettres patentes furent signées à Versailles à cette même date. La propriété se délimite ainsi : par le bas la mer, d’un côté la rivière la Ramée, de l’autre la rivière Madame, et le haut jusqu’au sommet des montagnes. Assujettie également à cet accord, la construction d’une église, construction effective en 1740. Les ruines de cette église peuvent encore se voir et sont appelées « vieille église ». Ainsi, Sainte Rose est une paroisse depuis 1722.

Les héritiers se succèdent sur le comté de Lohéac au grès des alliances. Les migrations vers les Etats Unis ou même la Guyane vers les 1800 feront que peu à peu le comté tombe en ruine, seul le nom reste.

Il faut attendre 1929, lorsqu’André AUBERY, créole, quitte la Martinique juste après le cyclone de 1928 (les cyclones ne portent pas encore de nom à cette époque…) et crée l’usine centrale du Comté.

Elle va produire du sucre de canne jusqu’en 1976 date de la réforme sucrière qui verra toutes les usines de Guadeloupe fermer exceptée celle de GARDEL au Moule.

Dès l’achat du Comté de Lohéac, une restructuration est faite pour encadrer et optimiser la production de cannes à sucre. Ainsi, sur l’ensemble de la propriété quelques habitations sont construites dans les différents secteurs.

Malheureusement, elles seront toutes soit détruites par un cyclone, soit démolies, soit tombées en ruines par manque d’attention. Une seule reste telle qu’elle fut à l’époque c’est celle que vous aurez le plaisir d’occuper…. « Au cœur du Comté ».